
Le magnat des médias Kerry Packer conduirait le cricket au professionnalisme en 1977, mais l’annonce audacieuse de Rip Curl quatre ans auparavant marqua définitivement un tournant dans l’histoire. Beaucoup d’adeptes du surf déplorèrent alors l’arrivée de la culture du cash, en particulier à Bells, qui, à sa façon, était un terrain de jeu sacré, comme Wimbledon.
Depuis son lancement au début des années 60, la rencontre de Bells avait été régulièrement bénie par des vagues énormes et puissantes qui mirent à rude épreuve les qualités et le courage des meilleurs surfeurs et spécialistes des grosses vagues australiens. Aux tout premiers jours, des légendes du surf de grosses vagues, comme Bob Pike, Peter Troy et Nipper Williams, dépoussiérèrent leurs guns et participèrent au seul contest australien offrant régulièrement des vagues rivalisant avec celles d’Hawaï en termes de taille et de puissance.
Évidemment, toutes les éditions n’étaient pas des grands crus, mais en 1965, les vagues culminèrent à presque 20 pieds, et en 1969, la majeure partie du concours eut lieu sur de superbes vagues de 10 pieds. Avec de telles conditions, rien d’étonnant à ce que Bells devienne le forum des performances numéro un du pays.
En 1973 donc, le Rip Curl Pro devint le premier événement de surf professionnel d’Australie, réunissant les meilleurs surfeurs du pays venus gagner un peu d’argent de poche, qu’ils dépenseraient tout de suite au bar du coin.